Et de 400 kilomètres

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Vélo, coups de coeur

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Comme prévu, je me suis lancé sur le brevet des 400 km au départ de Cuzieu.

Connaissant désormais le Grand Clos, lieu de départ un peu excentré dans un ensemble de bâtiments qui abritent un centre aéré, je comptais pouvoir me joindre à un groupe. Mais, une mauvaise estimation du temps de trajet pour rejoindre le Grand Clos et je suis le quarantième (et dernier) inscrit pour ce brevet. Il n'est pourtant que 6h15 et les départs prévus entre 6h et 7h.

Les organisateurs me précisent que les premiers participants sont arrivés dès 5h45 pour partir le plus tôt possible. Il est vrai que quelques heures de route nous attendent et que les cyclotouristes préfèrent rouler de jour...

Néanmoins, dans les Monts du Lyonnais, je rejoins un compagnon avec lequel j'avais roulé dans la vallée d'Azergues lors du 300 km. Je décide donc de relier le premier contrôle en sa compagnie même si son allure est légèrement plus modérée que la mienne. Dans la discussion, il m'apprend tout de même qu'il n'a mis qu'une heure de plus que moi lors du brevet précédent. Devant la longue distance que je m'apprête à parcourir, j'apprécie de rompre un moment la solitude du cyclotouriste de fond...

Mais à l'Arbresle, nous arrivons au moment même où un groupe se remet en route, je m'empresse donc de faire valider mon passage dans la boulangerie d'en face (achetant au passage le fameux chausson aux pommes cher à Vélocio) et je remonte en selle.
L'avantage d'avoir déjà parcouru cette partie du trajet lors du 300, me permet de lancer rapidement à la poursuite du groupe en sachant que je pourrais profiter du peloton pour me reposer des efforts de cette poursuite dans la vallée d'Azergues. La connaissance du terrain me permet aussi de ne pas perdre de temps pour chercher la bonne direction.

Je rejoins d'autant plus rapidement ce groupe du Club cyclotouriste de Saint Martin en Haut qu'un des cyclos a été lâché, je le dépasse sans accélérer et le ramène dans le groupe, "comme dans un fauteuil" dira-t-il à ses compagnons.
Le groupe est composé de 6 membres parmi lesquels une dame qui se "contente" d'accompagner le groupe jusqu'à Chaufailles via le col des Echarmeaux avant de prendre la route du retour. <> A Chaufailles, le groupe a ses habitudes : arrêt chez Pompon pour se désaltérer et un copieux casse-croute. Il faut dire que 2 personnes du groupe sont originaires de la région. D'autres cyclos qui faisaient une pause dans le même bar, ont repris la route.
Le groupe ne s'attarde pas et je reprends la route avec eux. L'allure me convient parfaitement, je réserve mes forces pour tenir la distance, laissant les grimpeurs prendre les devants dans les ascensions et lâchant ceux qui sont moins à l'aise sur ce genre de profil.
Ce scénario va ainsi se répéter tout le long du parcours. Selon la longueur de la montée, je règle mon rythme pour m'accrocher aux grimpeurs ou leur laisser plus ou moins d'avance.

Après le bourg du Donjon, nous entamons une portion de parcours nouvelle par rapport au brevet des 300. Le profil peu accidenté se prête particulièrement bien à rouler en groupe surtout que le vent de face même modéré représente un obstacle qui peut s'avérer traite sur longue distance.
Le groupe s'est aussi enrichi de 3 nouveaux membres. Mais l'entente n'est pas parfaite, ils ont tendance à relancer un peu trop l'allure et les 2 groupes se séparent au contrôle de Dompierre sur Besbre.

Notre progression se poursuit ainsi jusqu'aux abords de Cusset, les longues lignes droites amenant un peu de monotonie.
L'arrivée à Cusset, faubourg de Vichy avec ses zones commerciales ne laisse pas un souvenir très agréable.
Heureusement, après ce contrôle, le parcours emprunte des départementales beaucoup moins fréquentées mais il va falloir franchir le deuxième col de la journée, la Croix du Sud et il est près de 19h.
Je découvre l'ascension par ce versant du département de l'Allier vers celui de la Loire. Comme à l'accoutumée, je réduis l'allure et donne rendez-vous à mes compagnons au prochain point de contrôle à Renaison, après la descente du col.
Dans Chatel Montagne, j'accuse le coup lorsque je vois le panneau indiquant le col à 19 km. Mais en réalité, seule la moitié des kilomètres restants se révèle réellement pentue.

Je franchis avec satisfaction le col avant la tombée du jour vers 20h30. Je constate avec plaisir que les rubans posés un an plus tôt lors de l'opération 45 cols opposés A45 COL sont toujours en place.
Je remets les manches amovibles de ma veste avant d'entamer la descente sur Renaison où je retrouve mes compagnons attablés au bar de l'hôtel du village et grelottants. Il faut dire que l'arrivée de la nuit plus la descente après une bonne suée ont provoqué un fort refroidissement de nos organismes.

Après l'arrivée de notre dernier compagnon et la mise en place des systèmes d'éclairage, nous sommes heureux de reprendre la route et de faire des efforts pour nous réchauffer un peu. La chasuble fluorescente offre une épaisseur supplémentaire bienvenue.
La première longue côte finit de nous réchauffer. Ce ne sont désormais plus que des points lumineux que l'on voit s'éloigner quand la pente devient plus sévère.

Je suis trahi par mon système d'éclairage avant, comme moi, elle commence à être à court d'énergie !
Je reste donc au milieu du groupe jusqu'à une dizaine de kilomètres de l'arrivée où je décide de lever complètement le pied. Il est plus de minuit et une grande lassitude m'envahit.

Après une courte pause au pied de la côte de Cuzieu que j'amplifie dans mon imagination, je rejoins difficilement le Grand Clos par la petite route où l'absence d'éclairage rend ma progression délicate. Heureusement, il n'y a que quelques centaines de mètres à franchir avant de retrouver le groupe et l'accueil chaleureux des organisateurs.
Après le réconfort d'une soupe aux champignons, j'apprend que j'ai été le dernier concurrent à partir, je suis ravi d'avoir rejoint le groupe des cyclos de St Martin en Haut. Malgré l'insistance des organisateurs, je n'envisage pas de prendre part au brevet des 600 km, dernière épreuve qualificative pour participer à Paris-Brest-Paris. J'ai déjà largement repoussé mes limites de distance à vélo même si je suis loin des étapes de 40h de Vélocio...

Si rouler en groupe présentent des avantages appréciables, le souvenir des paysages est moins sensible car il faut rester vigilant aux changements de rythme et de trajectoire de celui qui vous précède.
Après avoir passé le cap de la découverte de rouler de nuit, ces conditions de circulation ne me plaisent pas d'autant qu'il est difficile de s'adapter à la variation de lumière entre les portions éclairées et certaines portions très sombres où le risque de chute dans ces trous noirs est inquiétant !
L'heureuse surprise me vient des automobilistes qui m'ont semblé très respectueux et prudents lors de leurs dépassements.