La lutte des SucsVéritable prolongement du projet A45, la déviation de la RN88 n'est ni plus ni moins qu'un nouveau maillon de la liaison Lyon Toulouse, elle même maillon de la transversale européenne Allemagne Pologne - Espagne qui vise à faciliter la circulation dans des camions des produits (pas forcément de la meilleure qualité - fraises, tomates cultivées hors sol en Andalousie par exemple) à travers la France. La lutte des Sucs du nom des monts volcaniques qui forment le paysage de cette zone de l'Auvergne en Haute Loire, s'oppose à ce projet de déviation, auquel Laurent Wauquiez à la présidence de la région en fait une affaire personnelle, la route porte ainsi le surnom de la route à Wauquiez, projet d'un autre temps, d'une civilisation du tout route. Ce mode de pensée se traduit ainsi par un refus de la région d'investir dans le ferroviaire faisant ainsi circuler plus de bus que de trains avec un bilan écologique dramatique, laissant à l'abandon la ligne Saint Etienne-Clermont, voies entre Boën et Thiers sans circulation ni maintenance depuis 2016...
Festival de la lutte des Sucs, Révolte & vousPlusieurs associations organisent du 22 au 24 septembre un événement festif sur le parcours de la déviation avant un nouvelle atteinte à l'environnement programmé malgré les recours en justice. Les travaux ont débuté sans avoir suivi un parcours démocratique légal sous la pression d'autorisation préfectorale et des ambitions de ce cher Laurent Wauquiez. Entre autres, vendredi, avaient lieu
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On y vaAyant fini les vendanges au vins de la Madone vendredi midi, j'ai donc prévu un parcours combiné bus - train + vélo pour rejoindre en début de soirée, le site du festival près du Pertuis qui marque un col situé à plus de 1000 mètres. Première déconvenue, les bus opérés par le département de la Loire n'acceptent pas le vélo surtout un vendredi avec des soutes déjà bien remplies de valises et autres sacs de voyages. Je dois donc me rabattre sur le train qui est en fait un bus TER qui lui accepte le vélo mais avec la même difficulté pour placer le vélo dans les soutes en compagnie de trottinettes (Oui c'est moins volumineux mais pas du tout adapté à un trajet de plus d'un ou 2 kilomètres et surtout hors agglomération). Merci Laurent de faire circuler des bus en provenance de Clermont Ferrand, faute d'entretien des voies entre Thiers et Boën mais je crois que j'en ai déjà parlé. Mais comment ose-t-il continuer à parler d'écologie quand la région mène une politique cosmétique d'éco-blanchiment et surtout comment les électeurs peuvent-ils faire confiance à un tel personnage ? Peut-être qu'effectivement, le bon citoyen automobiliste qui ne sollicite jamais les transports en commun, mais ses enfants ou petits-enfants ne sont-ils pas gênés dans leurs déplacements par cette politique ?
Enfin, une fois à Saint Etienne, je monte dans un vrai TER où d'autres cyclistes installent aussi leur engin. Par chance à cette heure, ce TER marque un arrêt dans toutes les gares et je vais donc pouvoir m'approcher au plus près de mon objectif. ![]() ![]() Arrivé au col, je n'ai plus qu'à suivre le balisage et me laisser glisser jusqu'au parking du site. Et oui, bien que l'on soit en ce vendredi 22 septembre, la journée mondiale sans voiture, cette satanée bagnole reste le moyen de transport dominant même parmi les participants à ce genre de lutte, mais ceux-ci pratiquent plus le covoiturage et évitent de circuler seul dans leur auto. Je retrouve d'ailleurs sur le site lui-même d'autres vélos, mon fier destrier ne passera pas la soirée en solitaire.
Après un repas pris dans les différentes cantines et quelques verres au bar (dont un excellent sirop de sureau), j'assiste aux spectacles et me réchauffe en dansant au rythme de la fanfare PLOF. Nous terminons ensemble par les petites routes le retour jusqu'à la maison à travers la plaine du Forez. ![]() ![]()
Au lever du jour, un milan royal est venu survoler son territoire inhabituellement occupé par les chapiteaux et les tentes installés par les militants de la lutte des Sucs. |