Pin boulange, cher garolle

Au contraire du pin sylvestre qui est plutôt élancé, le pin boulange est difforme, noueux, fantasque. Il ne s'agit pas d'une espèce nouvelle mais du résultat d'une intervention humaine.

En effet, ces pins boulanges servaient à l'approvisionnement des fours à pain, d'où leur nom, du pin au pain. Les arbres étaient taillés de telle façon qu'ils donnaient le maximum de petites branches à faible hauteur. Les tailles répétées ont ainsi contraint les arbres à pousser dans tous les sens en prenant des formes surprenantes. Pour cela, à l'âge de 5 ans les têtes de ces pins étaient coupées pour qu'ils ne grandissent pas davantage et tous les 8 ans, on les dépossédait de leurs branches. L'exploitation de ces boisements a perduré jusque dans les années 50. On rencontre bon nombre de ces spécimens de pins dans les Monts du Forez ou dans le Velay central.
Ces arbres, cultivés sur les sols les plus pauvres, terres granitiques ou cimes de gardes volcaniques, n'étaient rien d'autres que de banals pins sylvestres mutilés dès leur plus jeune âge ; des arbres tortueux, nanifiés par une série de coupes contre nature, qui maintenait leurs branches noueuses et ramifiées à portée de hâche ou de scie du bûcheron, c'est-à-dire vers les 2m-2,5m.
Former un pin bonsaï de ce genre est l'œuvre d'une vie puisqu'il ne donnera son plein effet qu'après un demi-siècle, mais pourra ensuite produire pendant un centaine d'années. Cette technique n'est pas si aisée à mettre en œuvre suite à la perte du savoir-faire.

En patois forézien, ces pins se nommaient garolles.
Sur la deuxième image, la nature a repris ses droits, le pied des pins boulanges sert de base à de nouveaux troncs qui ont poussé de manière rectiligne.